L’Afrique du Sud, le Lesotho et le Swaziland forment une riche mosaïque de cultures et de groupes ethniques. L’Afrique du Sud fût marquée par de profonds conflits raciaux mais les deux enclaves du pays n’ont pas connu de classification raciale et le racisme n’y est pas monnaie courante. Pas moins de 11 langues sont admises et reconnues comme officielles dans la constitution sud-africaine. C’est d’ailleurs le pays du monde ayant le plus de langues officielles. Les Nguni, le plus grand groupe ethnolinguistique du pays inclue les Zoulous, les Swazi, les Xhosa et les Ndebele. Les Sotho-Tswana, les Tsonga-Shangaan et les Venda sont également des groupes majeurs dans le pays.
Les arts et la culture sud africaine
Les ethnies sont elles aussi diversifiés avec pratiquement 80% de la population noire et le reste partagée entre blancs de type européen, les métis, les indiens et les chinois. En Afrique du Sud la Province du Gauteng reste la région la plus riche et la plus urbanisée. Pretoria, la capitale administrative du pays et Johannesburg restent les moteurs économiques du pays et produisent près de la moitié des richesses du pays. C’est également la région la plus dense en terme de population. A l’opposé la région du Limpopo au nord-est du pays est majoritairement rurale et relativement sous-développée avec pas loin de 30% d’illettrisme.
Les ethnies d’Afrique du Sud
LES ZOULOUS
Le mot Zoulou veut dire « peuple du ciel ». Cette ethnie reste la plus importante du pays et près de 24% des sud-africains le parlent. Originaires du Kwazulu-Natal, les zoulous sont à l’origine une tribu guerrière qui, sous l’égide du roi Shaka a combattu farouchement les Boers et les colons Britanniques. Outre la danse Zoulou facilement reconnaissable, ce peuple est mondialement connu grâce au chanteur « Johny Clegg », surnommé le Zoulou blanc par ses congénaires. La culture Zoulou est l’une des plus connues d’Afrique du Sud.
LES XHOSAS
Deuxième groupe le plus important d’Afrique du Sud environ 18% de la population parle cette langue. Des personnalités tel que Nelson Mandela, la chanteuse Myriam Makeba et nombreuses personnalités de la lutte contre l’Apartheid sont des Xhosas. Cette ethnie se trouve être la base des catégories moyennes du pays. Originaires de la région des grands lacs les Xhosas ont migré vers le sud avant d’être progressivement repoussé vers l’Est du pays au début du 17è siècle avec l’arrivée des premiers colons.
LES SWAZI
Peuple du Swaziland, les swazi parlent le Swati (langue bantoue) et paradoxalement c’est en Afrique du Sud qu’on en recense le plus. Environ 70% des swazi vivent dans les campagnes, d’une agriculture de subsistance. La culture swazi reste très marquée et beaucoup sont fiers de leurs traditions royales. Ce peuple reste l’un des plus accueillant et beaucoup d’entre eux se feront un plaisir d’effectuer une danse traditionnelle ou de vous fabriquer une bougie dans le plus pure style artisanal.
LES NDEBELE
L’Art Ndebele se reconnaît à la décoration de ses maisons et à la tradition de ses femmes girafes. Certaines femmes Ndebele peuvent porter des bijoux et des ornements d’un poids souvent supérieur à 25 kg. Pensionnaires de la région du Gauteng (ex Transvaal), ils ne seraient aujourd’hui plus que 400 000. Ils restent minoritaires au milieu de l’ethnie Sotho. Ce groupe a néanmoins obtenu une reconnaissance internationale grâce à une forme d’art assez particulière. Leurs habits traditionnels et leurs habitats se distinguent par des couleurs chatoyantes et des formes géométriques.
LES BASOTHO
On distingue plusieurs groupes : les Basotho du Sud majoritaires dans la Province du Lesotho, ceux du nord-ouest (les tswana) plus proches du Botswana et enfin, les sotho habitant les provinces du Nord de l’Afrique du Sud. Avec près de 7 millions d’entre eux dans le pays, ils constituent l’une des ethnies les plus denses. Le chant est un des éléments marquant de la culture de ce peuple. Nul besoin d’un instrument bien sophistiqué, tendez leur une vieille boîte de fer ou un bidon et ils se mettront spontanément à chanter.
LES VENDAS
Peuple Bantou d’Afrique Australe, on les trouve du Nord Ouest de l’Afrique du Sud jusqu’au Zimbabwe. Formé de cascades, de forêts, de lacs, le pays Venda perpétue histoires et légendes. Baptisé Data, « le bon endroit », l’exploration de cette terre promise ne peut que laisser des souvenirs enchanteurs. Au cœur de la forêt, se trouve le lac sacré de Fundudzi, résidence du mythique python, dieu de la fertilité. L’habitat Venda est marqué par l’importance de la pierre et les huttes ont la particularité d’être décorées par des récipients à grain. Enfin, le statut matriarcal est ici profondément ancré dans la culture et on ne peut procéder à aucun rite ou cérémonial en l’absence de la fille ainée.
LES AFRIKANERS
C’est en 1706 que le terme Afrikaner fut mentionné pour la première fois. Il désigne les résidents blancs parlant l’Afrikaans. Le pays en compte environ 3 000 000 de membres. Ils sont restés fidèles aux valeurs des pionniers hollandais et des éleveurs calvinistes farouchement individualistes. Bien qu’en nombre largement inférieur, l’influence des Afrikaners fut sans aucun doute disproportionnée dans l’histoire bouleversante de ce pays. Mais si aujourd’hui quelques terreaux rêvent encore d’une république sans métissage, la plupart de la classe moyenne citadine est devenue beaucoup plus modérée.
LES MÉTIS
Désignés depuis près de deux siècles par l’expression « Cape coloured », les métis issus d’européens, de Bantous ou de khoisans représentent un groupe ethnique d’environ 3,5 millions de personnes. Bien souvent de religion chrétienne, 80% d’entre eux parlent l’Afrikaans et les 20% restant utilisent l’anglais. Il n’était pas rare d’obtenir des enfants métis issus d’une relation entre des esclaves et leurs maîtres. Ces derniers ont développé au fil des ans une forte identité par le refus des blancs de les considérer comme égaux et les métis refusaient d’être assimilés aux noirs. Aujourd’hui, la plupart des métis vivent dans le Cap Nord et au Cap occidental et parfois même au Kwazulu Natal.
Les littérature sud africaine
Il existe diverses formes de Littérature sud africaine (roman, théâtre, poésie) qui datent de près de deux siècles. Tous se déclinent dans les langues Xhosa, Zoulou, Anglaise et Afrikaans. La plupart de ses œuvres retracent les efforts d’adaptation des Européens à un territoire étranger, mais évoque également le sentiment de rébellion des peuples indigènes.
On distingue principalement la littérature anglaise et afrikaaner. Cependant, quelques écrits commencent à voir le jour et connaissent une diffusion plus large. Depuis la parution de “la nuit africaine” d’Olive Schreiner à la fin du XIXè siècle, plusieurs auteurs sud africains ont suscité un intérêt international. Certains des plus célèbres comme André Brink, ou Nadine Gordimer se sont illustrés par leur opposition au régime de l’Apartheid.
Les arts sud africains
LA MUSIQUE
La musique d’Afrique du Sud a une histoire riche et complexe, à l’image de celle du pays dans lequel elle prend vie. Une culture musicale qui prend sa source dans les traditions ancestrales et qui s’est laissée fortement influencer par la lutte contre l’apartheid qui n’est jamais parvenu à empêcher les contacts et les échanges musicaux. L’histoire du jazz en fournit le meilleur exemple mais les chansons et les airs de danse en témoignent aussi. Quelle que soit la manière dont vous faites l’expérience de la musique sud-africaine, vous ne pourrez-vous empêcher de suivre le rythme.
LA DANSE
Dans l’histoire du pays, la danse est une forme de célébration pour le culte des ancêtres. Elle servait aussi à manifester la force des guerriers à l’approche du combat. La plus connue est certainement la danse Zoulou. Toutefois, il ne faut pas oublier les danses urbaines comme le « Gumboot », inventée par les mineurs qui communiquaient en tapant des pieds et des mains à un rythme effréné ou encore la danse « Pantsula » venue des townships dans les années 80 qui permit aux sud africains de s’exprimer librement et de s’évader. D’origine populaire, clandestine sous l’apartheid, la danse est aujourd’hui l’une des formes les plus créatives d’Afrique du Sud qui a conquis la scène internationale de la danse contemporaine.
L’architecture sud africaine
DE LA HUTTE AU CAPE DUTCH
L’Afrique du Sud présente des architectures proche du style européen. Le climat, les structures sociales et les matériaux disponibles ont fortement influencé les habitats traditionnels indigènes. Des abris de roseaux, aux maisons décorées des Ndebele, en passant par les huttes des Zoulous, l’architecture reste très variée. Ces dernières, les Rondavels, sont reconnaissables à leurs toits coniques en roseaux tressés ou chaume.
Le style Cape Dutch, unique au monde, est l’origine des hollandais, des huguenots et des esclaves indonésiens. Les plus belles propriétés sont situées à Constantia, à Stellenbosch, à Cape Town, à Vergelen et dans la région des vignobles.
La gastronomie sud africaine
LA CUISINE ARC-EN-CIEL
Si Desmond Tutu a surnommé l’Afrique du Sud la nation arc-en-ciel, la gastronomie du pays elle-aussi reflète un éventail de saveurs lié à son histoire. En 1652, la Compagnie Hollandaise des Indes Orientales établit au Cap un poste de ravitaillement pour fournir ses navires en produits frais. S’inspirant des chasseurs-cueilleurs du pays, une cuisine métissée et variée apparût. La diversité des ingrédients et des épices évolua au fur et à mesure par la venue des Britanniques et des migrations de divers horizons. Enfin les huguenots apportèrent le raffinement de la cuisine française.