Ancêtres africains et le concept de Amadlozi (2/2)

Nous vous introduisions à la culture Zoulou et au concept central pour eux qu’est Amadlozi. Aujourd’hui, nous nous attarderons sur les rites de mariages (entre autres) liés à cette culture mais aussi ferons des comparaisons avec des rites plus connus par les Occidentaux.

Amadlozi et le mariage 

Il convient peut-être de situer l’importance d’Amadlozi dans le mariage. Après tout, les Zoulous croient fermement que c’est par les relations conjugales que les ancêtres ont le plus de chance d’avoir un foyer spirituel et la gloire et la valorisation qu’ils méritent. Lorsqu’un homme décide d’épouser une femme, divers rituels et pratiques culturelles l’accompagnent.

Un homme qui demande la main de sa femme dans le mariage est avant tout perçu comme jouant un rôle essentiel dans la réanimation des kraals ancestraux de ses ancêtres. La phrase “uvusa izibaya zabadala” (il fait revivre les kraals des anciens) exprime souvent ce fort sentiment. La centralité des ancêtres dans le démarrage d’une nouvelle unité familiale trouve également son expression dans le respect des pratiques familiales liées non seulement à la culture et aux croyances zoulous, mais également à celles propres à cette famille ou à ces familles. Ceci est fait pour s’assurer que tout ce qui est fait pour connecter les deux amoureux à travers le lien conjugal est pleinement honoré, sanctionné et protégé par les ancêtres. Les Zoulous étant fermement enracinés dans leurs cultures et leurs croyances traditionnelles, il est imprudent d’attendre une vie vécue avec un équilibre sans que cette vie soit guidée par les esprits ancestraux de chaque famille.

Amadlozi et le monde occidental 

Dans le monde moderne, il est très courant que les personnes qui adhèrent au christianisme aient aussi de très fortes croyances en une forme d’Amadlozi. Les catholiques, par exemple, trouvent que leur vénération de leurs ancêtres est semblable à l’idée de demander aux saints d’intercéder entre eux et Dieu. Il n’y a manifestement aucune confusion quant à la substitution de Dieu aux ancêtres. Dieu est toujours considéré comme l’être suprême et créateur du ciel et de la terre, tandis que les ancêtres sont considérés comme des intermédiaires spirituels.

Dans certaines familles et certains individus, certains ancêtres émergent fortement et demandent que des tâches spéciales soient remplies. L’une de ces missions est celle d’ukuthwasa, le voyage spirituel souvent ardu mais important, qui constitue le premier pas vers la transformation en guérisseur d’une personne. Cet appel ancestral positif, si exprimé et adopté avec respect et humilité, produit souvent beaucoup de bien pour l’individu ou la famille choisi. D’autre part, s’il est refusé, ridiculisé et pollué par des moyens diaboliques et immoraux, il peut constituer une force dévastatrice et meurtrière. Le message simple ici est que lorsque l’on défie ses ancêtres, on le fait à ses risques et périls.

Dans l’ensemble, les Amadlozi sont une force vitale. Lorsque vous aurez l’occasion de visiter la côte de Durban, observez les cérémonies rituelles de purification et de baptême. Les Zoulous appartenant à des églises africaines se manifestent souvent le long des plages de Durban et de presque toutes les parties de la côte du KwaZulu-Natal. De telles observations peuvent facilement offrir au visiteur un kaléidoscope de couleurs, de chants, de refrains et de danses qui, tout en étant profondément spirituels et personnels, peuvent certainement apaiser les sens.