Rodriguez – Episode 3 – Son parcours
Né en 10 juillet 1942 à Detroit (Michigan), Rodriguez est le septième enfant et le sixième garçon, d’où son prénom de Sixto (sixième en espagnol). Issus de la classe ouvrière, ses deux parents sont arrivés par la vague migratoire mexicaine des années de 1920-1930. Ils s’étaient installés dans la région de Detroit suivant les industries fortement en demande de main d’œuvre.
C’est dans cette atmosphère urbaine, industrielle et mécanisée que Sixto Rodriguez évolue dans son enfance. Il vit à plusieurs reprises dans la rue. Ces expériences seront une source énorme d’inspiration pour cet artiste qui aura été presque toute sa vie un ouvrier de chantier, métier qu’il considère parfait, car ça lui permet de garder la ligne. C’est en tout cas ce qu’il vous répondriez si vous lui faisiez remarquer qu’il aurait pu vivre comme une célébrité internationale et multi-millionnaire.
Deux albums, et puis rien…
En 1966, il sort le single intitulé “I’ll Slip Away”. Il ne produit plus rien pendant trois ans jusqu’à ce qu’il signe avec Sussex Records avec qui Rodriguez enregistre ses deux albums : Cold Fact (1970) et Coming From Reality en 1971. Il sort ces albums autour d’un petit label appelé Sussex. Malheureusement, ces deux albums n’ont pas eu le succès mérité — étant données les éloges qu’il reçoit maintenant.
Après avoir échoué en Amérique du Nord, il renonce à sa carrière en tant que musicien. Nous sommes autour de 1975.
C’est alors qu’il se dédie à enchaîner plusieurs petits boulots afin de subvenir aux besoins de sa famille : sa femme et ses trois filles. Il consacrera donc la majeure partie de sa vie dans des métiers durs, principalement dans le bâtiment.
Seulement voilà, pendant qu’il construisait des maisons, travail qu’il adore et qu’il a toujours fait avec plaisir selon ses dires et ceux de ses employeurs, ses deux albums font leur chemin de l’autre côté du monde !
… et enfin le succès !
Après des copies importées de ses albums Sussex, un label australien, Blue Goose Musique a acheté les droits australiens à son catalogue retour dans le milieu des années 70.
Le label australien Blue Goose Music (ayant racheté les droits à Sussex sans l’accord de l’artiste) sort ses deux albums studios ainsi qu’un album de compilation “Best Of” (contenant des enregistrements inédits de 1976 “Can’t Get Away”, “I’ll Slip Away”, et “Street Boy”), à l’insu de Rodriguez. Ceci lui donne un certain succès en Australie et en Nouvelle-Zélande. Il fera alors une tournée de quelques dates en Australie.
En 1991, et pour la première fois, ses deux albums CD (jusqu’à présent, seule la radio passait sa musique) sortent en Afrique du Sud. Rodriguez ne savait pas alors qu’il était célèbre outre-Atlantique (Afrique du Sud) et outre-Pacifique (Australie et Nouvelle-Zélande). C’est en 1998 que sa fille en surfant sur internet et sur un site web dédié à son père que la famille se rend compte de l’impact que Sixto a eu, surtout en Afrique du Sud vivant l’apartheid et très touchée par la question socio-éthnique. Il part alors pour une petite tournée de six dates en Afrique du Sud, devant des milliers de personnes et devinez quoi : guichet fermé ! Il reçoit même un disque de platine en Afrique du Sud où il devient culte.
Rodriguez goutte maintenant sa célébrité volée par un manque de timing, de chance et de personnes plus scrupuleuses avec les droits d’auteur.
Bon aller, je vous laisse avec ma préférée 😉
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